Ronan Scanff, de la thèse CIFRE à l’ingénieur de recherche
Ronan Scanff est alumni du département de génie mécanique et ingénieur de recherche chez Siemens.
Il a intégré ce groupe international suite à une thèse CIFRE effectuée en association avec le Laboratoire de Mécanique et Technologie, désormais Laboratoire de Mécanique Paris-Saclay (LMPS - CentraleSupelec/ENS Paris-Saclay/CNRS/Université Paris-Saclay).
Il a soutenu sa thèse CIFRE "Une vision faiblement intrusive de la méthode LATIN-PGD en non-linéaire" en 2022, avec le Laboratoire de Mécanique Paris-Saclay (LMPS - CentraleSupelec/ENS Paris-Saclay/CNRS/Université Paris-Saclay).
Il vient de recevoir le prix de thèse CSMA 2022.
Ses travaux de thèse ont été dirigés par David Néron avec un co-encadrement de Pierre Ladevèze (Laboratoire de Mécanique Paris-Saclay) et de Philippe Barabinot (Siemens Digital Industries Software).
Aujourd'hui il est ingénieur de recherche chez Siemens.
« Je me demandais : comment pourrais-je prendre une décision éclairée pour la suite de ma future vie de chercheur sans connaître chacun de ces deux univers ? Une thèse CIFRE me semblait alors l’affaire idéale ! »
INTERVIEW
Quel est votre parcours ?
C’est à l’issue de mes années de classe préparatoire que j’ai eu le plaisir de pouvoir intégrer l’ENS Paris-Saclay (ex-ENS Cachan).
J’ai rejoint la formation SAPHIRE avant de poursuivre en Master 1 "Mécanique des Matériaux et des Structures" puis en "Master 2 Formation à l’Enseignement Supérieur". Une fois l’agrégation en poche et intéressé par les aspects numériques, je me suis dirigé vers le Master 2 "Recherche Modélisation et Simulation en Mécanique des Structures et Systèmes Couplés".
Au-delà de cette description liminaire de mon parcours académique, ces quatre années d’études m’ont permis d’affiner pas à pas mon orientation professionnelle.
Les Travaux Encadrés de Recherche (TER) en Master 1 m’ont initié au monde de la recherche dans le domaine du "Computational Mechanics". Une expérience que j’ai souhaité poursuivre par le biais d’un stage à l’Université du Texas, au cours duquel j’ai été confronté aux problématiques High Performance Computing (HPC) : les modèles fluides que je manipulais demandaient plusieurs jours de calculs sur des supercalculateurs de plusieurs milliers de cœurs.
Rétrospectivement, je crois que c’est ici qu'ont germé les premières graines de ce qui deviendra ensuite une des thématiques centrales de ma thèse.
Pourquoi avez-vous choisi de passer l'agrégation ?
Je dirais que c’est la perspective d'une année de formation à l’enseignement supérieur qui m’a attirée avant tout. Prendre le temps de faire un bilan des acquis, faire des liens entre les différents domaines, (re)découvrir les choses avec un œil neuf et, surtout apprendre à faire preuve de pédagogie, sont autant d’éléments que j’ai trouvé très enrichissants.
Et qu'est-ce qui vous a amené à effectuer votre thèse avec Siemens ?
Ayant jusqu’alors réalisé l’ensemble de mes expériences dans le milieu académique, je souhaitais vivement découvrir le monde de l’entreprise.
Je me demandais : comment pourrais-je prendre une décision éclairée pour la suite de ma future vie de chercheur sans connaître chacun de ces deux univers ? Une thèse CIFRE me semblait alors l’affaire idéale ! Et il s’est avéré que l’année de mon Master 2 Recherche, Siemens proposait justement un sujet de thèse : la rencontre s’est faite !
Pourriez-vous nous décrire votre sujet ?
En deux mots, le sujet de la thèse proposée par Siemens portait sur l’élaboration d’une méthodologie permettant d’intégrer aisément des outils de réduction de modèles, en non-linéaire, dans un code de calculs industriels, et ce sans tout chambouler.
Les méthodes de réduction de modèles sont en effet connues pour être de puissants outils d’aide à la décision en réduisant drastiquement les temps de calculs, mais ont le mauvais goût d’être particulièrement intrusives, c’est-à-dire faisant appel à des algorithmes et des structures de données atypiques des codes de calculs industriels.
Au-delà de pouvoir découvrir le monde de l’entreprise ainsi que les rouages des logiciels commerciaux, je retrouvais dans ce sujet une idée familière qui me tenait à cœur : réduire au maximum les temps de calculs prohibitifs. Ce qui a fini de mon convaincre : l’équipe d’encadrement, David Néron et Pierre Ladevèze, qui avaient déjà collaboré avec Siemens par le passé, et avec qui je m’entendais très bien.
Comment s'est déroulée votre thèse et quelle en fut l'issue ?
J’ai beaucoup apprécié ces trois années de doctorat : l’ambiance du laboratoire, la découverte de l’entreprise, être à l’interface entre la recherche académique et la recherche industrielle ... A tel point que, dans ma nouvelle fonction d’ingénieur recherche chez Siemens aujourd’hui, je cherche à préserver ces liens et même à les faire grandir.
Suite à ma thèse, j'ai en effet été embauché directement par l'entreprise au sein même de l'équipe avec laquelle je travaillais. Je poursuis aujourd'hui encore ma collaboration avec l'ENS Paris-Saclay, avec laquelle la signature d'un accord est prévue prochainement, et co-encadre un sujet de thèse.
D'une certaine manière, la boucle est bouclée !
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