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Suivre la trajectoire de ses rêves, [grâce à l’ENS Paris-Saclay]

Témoignages

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26/09/2023

Venue d’un village d’Amazonie pour étudier l’économie en France, Maria Camila Porras Rivera est en licence dans le sud de la France lorsque la lecture d’un ouvrage d’ Esther Duflo agit comme une révélation. « Il y a eu un avant et un après ! » déclare la jeune colombienne qui n’a plus qu’un rêve : faire ses études dans la même école que le Prix Nobel d’économie.

 

La jeune colombienne décide de postuler à l’ École normale supérieure Paris-Saclay par la voie du deuxième concours (un parcours accessible aux étudiants internationaux) au double master d’Économie Internationale et du Développement du département des sciences sociales, en partenariat avec la Paris School of Economics (PSE) et l’ Université Paris 1. « Lors de mon arrivée en France, je ne savais pas du tout que l’es NS étaient des grandes écoles, difficiles d’accès, se souvient-elle. Je me suis juste dit que c’était au sein de l'un de ces établissements d'éducation supérieure qu’on avait fourni à Esther Duflo les outils intellectuels pour développer son cadre d'analyse : je trouvais génial de partir du terrain, et non d’un bureau à des milliers de kilomètres, pour décider des politiques de développement des pays ! ».


Cependant, Maria Camila s’interroge. Elle vit de petits boulots d’étudiant à Aix-en Provence, ne connait personne dans la région parisienne. Toute sa famille est demeurée en Colombie. Et puis, ses capacités sont-elles à la hauteur de ses ambitions ? L’adage « qui ne tente rien, n’a rien » l’emporte finalement sur ses hésitations. Son dossier est sélectionné pour passer le concours, qu’elle obtient, en 2012. « Tout le monde a des rêves. On se limite parce qu'on a peur, parce qu'on n'a pas d'argent, parce qu'on se dévaloriseon trouve mille raisons de ne pas prendre de décision, déclare la jeune femme. Or je peux témoigner aujourd’hui : il existe toujours des moyens pour s'en sortir ».

 

« N’importe quel coefficient intellectuel ne peut garantir seul la réussite »

L’entrée à l’ENS Paris-Saclay marque le début d’un parcours très prometteur mais cache en réalité de nombreux challenges que Maria Camila relève avec beaucoup de travail et d'humilité. Son statut d’étudiante normalienne lui permet de contracter un prêt pour financer ses études (NDLR : le programme mécénat bourses d’études n’existait pas à l’époque). « J’ai appris à repousser sans cesse mes limites. Mes enseignants à l’ENS Paris-Saclay n’ont pas cessé de m’encourager, m’offrant tous les outils possibles pour atteindre mes objectifs et surmonter mes difficultés. Cette approche très humaine est propre à l’ENS Paris-Saclay. Faisant part de mes doutes à ma directrice de département, celle-ci me rassurait : « vous êtes partie du milieu de l’Amazonie pour arriver jusqu’ici.  Bien sûr, c’est difficile, mais la motivation peut aider à atteindre ses objectifs. N’importe quel coefficient intellectuel ne peut garantir seul la réussite ». Du coup, c’était devenu un mantra que je me répétais sans cesse » !

 L’ENS Paris-Saclay a changé ma vie, celle de ma famille et celle de mes futurs enfants. 

Maria Camila prend petit à petit confiance en elle. « L’approche multidisciplinaire de l’ENS est très enrichissante. Nos professeurs étaient capables de maîtriser non seulement un phénomène économique par rapport au postulat et à la théorie mais aussi de l’éclairer avec des angles sociologiques et historiques. De plus, nous avions le temps d’échanger avec eux, dans une logique de communication horizontale très appréciable, assez rare dans les établissements d’enseignement supérieur que j’ai côtoyé ». Elle devient assistante de recherche au sein du Laboratoire d’Action Contre la Pauvreté (J-PAL), co-fondé par Esther Duflo – Prix Nobel d’Économie en 2019, et également au Département d’Économie de Science Po pour travailler avec Julia Cagé, lauréate du Prix Meilleur Jeune Économiste de 2023.  En parallèle, elle effectue des missions ponctuelles pour des institutions publiques comme le ministère de l’Éducation Nationale. Elle décroche une première mission à la Banque Mondiale, et sur les conseils d’une ancienne élève de la PSE, elle décide de se lancer définitivement en solo comme consultante internationale, en 2020, juste avant la pandémie. Maria Camila travaille sur des sujets très divers pour de grandes organisations internationales (Nations Unies, OCDE, Banque Mondiale), et voyage de Washington à Genève, en passant (bientôt) par le continent africain.

 

L’ENS Paris-Saclay, un puissant vecteur de mobilité sociale

« Je fais aujourd’hui ce qui me plait, déclare la jeune consultante. Cette réussite, je la dois à l’ENS Paris-Saclay qui a été un vecteur de mobilité sociale impressionnant. Venant d’une famille de commerçants, avec des parents qui n’ont pas eu accès à une éducation supérieure, je suis devenue un pilier de stabilité pour eux : aujourd’hui ils ont de meilleures conditions de vie. De mon côté, j'avais toute la motivation, je voulais tout donner. Mon projet est devenu celui de toute une famille et je partage ma réussite avec les personnes qui m'ont éduqué. Rappelez-le aux potentiels mécènes : permettre à des jeunes qui ont aujourd’hui le même parcours que moi de poursuivre leurs études à l’ENS, c’est leur changer la vie. La leur, celle de leurs familles et de leurs futurs enfants ».

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