Passionnée depuis toujours par l’architecture et les constructions humaines, Christelle Combescure (Promotion 2007) est aujourd’hui Maîtresse de Conférences en mécanique et en génie civil, détachée à l’Académie Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. Ses recherches s’appliquent à des matériaux complexes et nouveaux, les matériaux architecturés, dont elle modélise les phénomènes d’instabilité pour garantir la sécurité des personnes et des infrastructures.
Christelle Combescure voulait être architecte mais choisit les classes préparatoires scientifiques pour passer le concours de l’École des Ponts et Chaussées. C’est finalement celui de l’ENS Paris-Saclay qu’elle obtient où elle a le coup de foudre pour la recherche, en génie civil et plus tard en mécanique. « Les ponts m’émerveilleront toujours et je ne peux pas regarder les fissures dans du béton sans me demander pourquoi elles sont là », commente-t-elle. Pour l’heure, la jeune étudiante se prend de passion pour les phénomènes sismiques et leurs conséquences sur la résistance des matériaux de constructions. « J'ai décidé de passer mon stage de Master à l'École polytechnique à Montréal pour voir en action leur table sismique », raconte-t-elle. Puis elle enchaîne son stage de Master 2 (elle étudie un modèle de plaque de béton armé pour des sollicitations sismiques) avec une thèse CIFRE, chez EDF. Elle la soutient le 25 septembre 2013. « Cinq jours plus tard, je partais aux États-Unis pour effectuer la première année de mon post-doctorat à l'Université du Minnesota, la deuxième s’est déroulée à l'École polytechnique, en France ».
Le temps de la recherche
En attendant de trouver le poste de ses rêves, Christelle Combescure fait un détour chez SAFRAN, occupant un poste en recherche & développement de 2015 à 2017. Cette expérience du secteur privé la laisse un peu sur sa faim. « On ne me laissait pas le temps de fouiller vraiment en profondeur pour comprendre ». Pour elle, il est en effet autant fondamental d'avoir le temps de se poser les questions que d’avoir la liberté de choisir ses sujets de recherche. Sa patience est bientôt récompensée : Christelle trouve un poste de maitresse de conférences qui semble taillé sur mesure, à l’Université Marne-la-Vallée Gustave Eiffel, conciliant recherche en mécanique et enseignement en génie civil. « Un vrai bonheur » ! s’exclame-elle.
Prédire l’instabilité des matériaux
En 2020, Christelle Combescure doit déménager en Bretagne, pour y suivre son mari, militaire. L’Académie Militaire de de Saint-Cyr Coëtquidan lui propose un poste de maîtresse de conférences (détachée au ministère des Armées) où elle enseigne la mécanique aux élèves officiers. Depuis 2023, l’enseignante-chercheuse a également pris la direction du pôle Sciences de l'Ingénieur pour l’Armée de Terre du centre de recherche pluridisciplinaire de l’Académie, le CReC. Ses recherches sont également menées à l'Institut de recherche Dupuy-de-Lôme (IRDL) à Lorient où elle est chercheuse associée. « Mes travaux s’appliquent à de nouveaux matériaux : les matériaux architecturés. Apparus dans les années 2000, ils sont extrêmement utiles à de nombreux secteurs parce qu'ils sont très légers, tout en conservant de très bonnes propriétés mécaniques, précise-t-elle. Mais des phénomènes d'instabilité peuvent mener à la ruine de ces matériaux, ou créer de nouvelles propriétés physiques d’intérêt. Il est donc très important d'être capable de les prédire » !
Pas de genre pour les disciplines !
Lorsqu’on lui fait remarquer qu’elle évolue plutôt dans un monde d’hommes, elle acquiesce volontiers. « J’ai un peu l’habitude car c’est la règle dans la discipline que j’ai choisie. Mais pour moi, aucune discipline n’a de « genre ». Les mathématiques sont difficiles aussi pour les garçons. Alors, si on aime, on fonce ! Il faut oser, le culot ça fait tout ! » Un message que Christelle s’est toujours appliquée à transmettre aux jeunes lycéennes, en particulier dans le cadre de l’association « elles bougent ».
De manière générale, Christelle Combescure ne rate pas une occasion de conseiller aux étudiants de tenter le concours de l’ENS Paris-Saclay. La méthode enseignée à l’ENS Paris-Saclay est unique selon elle. « Les cours sont directement imprégnés par l’actualité recherche de nos enseignants, ce qui rend nos thématiques scientifiques d’emblée accessibles et nous met très rapidement sur la voie de la méthodologie critique de la recherche ». Aujourd’hui, c’est avec plaisir qu’elle a pris le relais en encadrant les projets de recherche des étudiants en mécanique de l’ENS Paris-Saclay en collaboration avec Martin Poncelet. « De la Bretagne au plateau de Saclay, j'ai de nombreuses occasions de faire le voyage plus souvent » !
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