Edouard Maurel, alumni et VP Strategy de Graitec, a le bon tempo
Edouard Maurel (promotion 2009, génie mécanique) a suivi un parcours atypique qui l'a mené du génie mécanique à la stratégie d'entreprise de haute technologie. Portrait d’un manager de l’innovation qui maitrise parfaitement le temps, celui du développement de Graitec dont il est le VP Strategy, et celui de sa vie personnelle.
« J’ai toujours aimé la technique, déclare Edouard Maurel. En classes prépa, je m’étais spécialisé en sciences industrielles, d’où le choix de faire un Master2 en génie mécanique à l’ENS Paris-Saclay ». Il part en stage au Massachusetts Institute of Technology (MIT) pour travailler sur l'industrialisation de mélangeurs micro-fluidiques. « Ce sont des capillarités de l'épaisseur d'un cheveu, capables de mélanger des fluides en très petites quantités avec des applications dans le domaine de la santé » explique-t-il. Une expérience marquante, « les quatre meilleurs mois de ma vie ! », — tant par les moyens inédits mis à sa disposition pour ses recherches que par son expérience d’étudiant sur le campus américain.
L'appel du conseil
Attiré par le monde du conseil, Edouard complète son bagage académique, d’abord avec un master en Supply Chain à l’École Centrale Paris, puis un autre master en finance, à HEC. « J'ai coché toutes les cases ! sourit-il. En recherche, vous apportez la réponse à une problématique pointue en trois ans. Dans le conseil, vous devez l'apporter en trois semaines : on touche à une multitude de sujets différents. On conseille toutes les industries, toutes les fonctions. C'est précisément cela qui a guidé mon parcours », déclare-t-il.
Edouard est recruté chez McKinsey en 2016. Pendant huit ans, il alterne les missions de conseil avec d’autres expériences : l'évolution de carrière dans le cabinet de conseil est en effet très formatée. Edouard choisit comme « secondment » une mission chez Numa, un incubateur de startups. « Je faisais collaborer des start-ups, des grands groupes internationaux et des institutionnels sur des applications smart city ». Edouard y manie avec dextérité les sujets techniques, financiers, marketing et les candidatures de plus de 100 startups.
Le métronome de la transformation
Edouard Maurel est recruté en 2020 par Graitec, une entreprise française leader dans la conception de logiciels pour le secteur de la construction. « Sur les 30 dernières années, une grande partie des bâtiments en France ont utilisé à un moment ou un autre nos solutions. L’exemple iconique c’est le stade de France mais il y d’autres exemples à l’étranger comme The Sphere à Las Vegas » assure Edouard, qui en est le VP Strategy. Dernièrement, Graitec s’est distingué pour les Jeux Olympiques de Paris. « Nos logiciels de calcul de structure ont servi à dimensionner le dispositif des promontoires lors de la prestation de GOJIRA sur la façade de la Conciergerie ». Le secteur est en pleine croissance selon lui. L’entreprise réalise aujourd’hui environ 300 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont la moitié en Amérique du Nord. « Son centre de décision est en France, ce qui me permet d'avoir un réel impact son développement. Avec 600-700 employés, sa taille est idéale : suffisamment grande pour être un acteur majeur, et suffisamment petite pour que je puisse influencer sa trajectoire ». Outre la définition des orientations stratégiques, le VP pilote l'activité logicielle. Son quotidien est rythmé par de nombreux déplacements pour rencontrer les équipes et les filiales. « Le relationnel est essentiel pour moi, confie-t-il. Je me vois comme le métronome de la transformation de l'entreprise : je m'assure que nous avançons à la bonne vitesse, ni trop vite, pour ne pas casser ce qui fonctionne, ni trop lentement, pour avoir une longueur d’avance sur la concurrence ».
Un tour du monde pour mieux rebondir
Question gestion du temps, Edouard en connait aussi un aspect plus personnel. Il n’a pas hésité à s’accorder un break de six mois pour faire le tour du Monde. « Brésil, Panama, Polynésie, Nouvelle-Zélande, Chine... Le but était de découvrir de nouveaux horizons et de faire une vraie pause » explique-t-il. Une expérience qu’il se promet de réitérer bientôt, d’autant qu’elle n’a nullement impacté sa carrière. « À ma grande surprise, je suis revenu avec une énergie folle, l'esprit clair et une motivation décuplée.
Un parcours sur mesure
Pour Edouard, la formation à l'ENS Paris-Saclay n’est à nulle autre comparable. Elle offre à la fois une formation technique hautement pointue et la liberté de se construire un parcours à la carte grâce à la diversité de disciplines proposées. « Aujourd’hui, je ne fais quasiment plus de technique, mais je suis capable d’échanger avec mes différents interlocuteurs sur des problématiques complexes ». Lorsqu’il a vraiment besoin d’un avis d’expert, il n’hésite pas à solliciter ses anciens camarades. « Je suis en contact avec de nombreux anciens élèves, déclare-t-il, ravi, d’ailleurs, des efforts actuels pour en redynamiser le réseau.
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