Normalienne, un atout pour l’entreprise

Charlotte Vandeputte (promotion 1997 en économie-gestion) se passionne pour les chiffres lorsqu’elle passe le concours de l’ENS Paris-Saclay à la fin des années 90. Vingt-cinq ans plus tard, elle certifie les comptes des plus grands groupes financiers internationaux chez Deloitte dont elle Associée depuis une dizaine d’années et membre du comité exécutif depuis deux ans, en charge des ressources humaines et de la formation des talents.

Après avoir obtenu l'agrégation en économie-gestion en 2000, Charlotte Vandeputte, envisage d’abord une carrière dans la fonction publique et passe différents concours, tous avec succès. Elle jette finalement son dévolu sur l’administration de La Poste où sa mission d’une année, qui s’apparente à celle d’une mission en entreprise, la décide à s’orienter vers l’audit financier, « un domaine qui m’attirait particulièrement et dans lequel j’étais convaincue de m’épanouir davantage que dans la fonction publique », se souvient-elle. L’agrégation lui procurant des équivalences pour exercer les métiers de l’expertise comptable, elle entre chez Deloitte en 2001 où elle a effectué depuis un parcours professionnel exemplaire.

Aujourd’hui Charlotte est commissaire aux comptes, elle certifie les comptes de grands groupes bancaires internationaux pour lesquels elle fait aussi du conseil financier. « Mon métier est réglementé, détaille-t-elle. Il consiste, en toute indépendance et objectivité, à donner confiance aux marchés sur la qualité des états financiers pour que les établissements soient cotés et puissent prêter de l'argent. C’est un métier d’engagement envers les citoyens puisqu’il permet à l’économie de fonctionner ».

Polyvalence et rigueur intellectuelle

Charlotte Vandeputte se souvient avec fierté de ses études à l’ENS Paris-Saclay. « L’École m’a apporté rigueur intellectuelle, qualité de raisonnement et confiance en moi. Venant d’un milieu plutôt modeste, je crois beaucoup à la méritocratie qui passe par la formation dans une grande école comme l’ENS Paris-Saclay, et ouvre ensuite à de belles carrières en entreprise ». En particulier, sa formation en économie est une des meilleures, selon elle. Les contenus académiques sont à la fois très pointus sur le plan théorique et appliqués à de nombreux domaines socio-économiques. 

« J’ai acquis à l’ENS Paris-Saclay une culture générale élargie à tous les domaines de l'économie et de la gestion. Cette polyvalence intellectuelle, qui permet de faire des connexions entre tous les sujets avec une hauteur de vue sans égale, est indispensable dans mon métier d'auditrice. C’est d’ailleurs une véritable richesse pour tout parcours professionnel.»

A la recherche de talents d’exception

Depuis son arrivée au comité exécutif de Deloitte en 2021, Charlotte s’est engagée dans de nouvelles responsabilités, celles de la gestion des ressources humaines et de la formation des équipes en France. « Mon métier aujourd’hui, c'est aussi de permettre aux jeunes gens et aux jeunes femmes qui nous rejoignent de réaliser de beaux parcours chez nous. » De ce point de vue, les normaliens ont une place de choix, bien sûr, parmi d’autres écoles d’excellence. « Les entreprises ont aujourd’hui besoin de très bons experts, mais plus encore d'experts qui savent synthétiser différents domaines. Dès lors qu'on est sur des problématiques nouvelles de nos clients, il faut sortir des sentiers battus, être créatifs. Mais on ne peut pas innover avec des profils identiques, d’où la nécessité de diversifier nos sources de recrutement. C'est ce qui fait la richesse de nos équipes et leur capacité à trouver des solutions pour eux ». Elle avoue se heurter parfois à un manque d’ouverture côté académique. Depuis plusieurs années, Deloitte engage donc des doctorants (en thèse CIFRE), une démarche vertueuse des deux côtés pour tisser des liens, selon elle, et qu’elle souhaite encore plus développer. « D’une part, les cas pratiques rencontrés en entreprise alimentent les recherches des thésards et eux proposent en retour des solutions innovantes. » Et puis la diversification des profils passe aussi par l’ouverture à la diversité sociale, et l’encouragement des jeunes femmes à s’engager dans des parcours scientifiques. 

Pour la responsable des talents chez Deloitte, l’ENS Paris-Saclay a d’ailleurs un rôle clé à jouer pour créer davantage de ponts entre le monde académique et les entreprises. Les étudiants doivent prendre conscience qu’ils constitueront une force pour elles une fois embauchés. « Il y a un prestige extraordinaire à être normalien en entreprise ! s’exclame Charlotte. Pas une année, en effet, ne se passe chez Deloitte sans qu’on lui rappelle son statut. « Être normalien vous donne à la fois les clés et la responsabilité de faire progresser la société » conclut-elle.