De l'ENS Paris-Saclay au corps des ingénieurs de l'armement

En quoi consiste le concours des corps des ingénieurs de l'armement ?

Ce concours me permet d’intégrer le corps des Ingénieurs de l’Armement qui est un des quatre grands corps techniques de l’Etat avec ceux des Ingénieurs des Mines, des Ingénieurs des Ponts des Eaux et des Forêts et des Administrateurs de l’INSEE. Il est le seul des grands corps techniques à avoir un statut militaire.
Les Ingénieurs de l’Armement (IA) sont des haut-fonctionnaires qui apportent des compétences techniques, scientifiques, industrielles ou administratives au sein d’une grande partie des institutions (ministères, ambassades, écoles…), dont on peut principalement retenir la DGA (Direction Générale de l’Armement). Les IA vont y occuper tout d’abord des postes techniques (ingénierie, expertise, direction d’essais…) au sein de domaines d’innovation très variés (aéronautique, spatial, terrestre, maritime, dissuasion nucléaire, cyber, NRBC…). Ils sont ensuite amenés à prendre des responsabilités d’encadrement et de gestion de programmes d’armement.
Le corps des IA possède une grande transversalité entre les domaines où il est présent, et les missions qu’il mène, ce qui permet de trouver des ingénieurs ou ex-ingénieurs dans de très nombreux postes clefs publics ou privés.

Pourquoi avoir passé ce concours ?

J’ai eu la volonté d’intégrer ce corps afin de regrouper un haut niveau technique et scientifique développé à l’ENS et une passion pour les véhicules blindés, notamment les chars de combat. J’apprécie également l’échelle et l’importance des projets que je vais mener dans les prochaines années puisqu’ils vont impacter directement les capacités militaires de la France, sa souveraineté et sa crédibilité internationale.
J’ai aussi envie de participer à des projets d’innovation pour répondre aux défis que l’augmentation de la conflictualité, des contestations et le dérèglement climatique imposent aux armées. Sur ce troisième point, des questions scientifiques très intéressantes se posent comme la capacité des bâtiments de guerre à naviguer dans des eaux à plus de 35°C ou celle de nos avions à décoller dans des zones toujours plus extrêmes.
Après une formation administrative et militaire qui se déroule de janvier à août 2024, je pense vouloir m’orienter vers un premier poste en techniques terrestres pour travailler sur les futurs engins de l’Armée de Terre, mais sans oublier aussi les actuels qui doivent tenir encore de nombreuses années.

Qu'est-ce que ça vous apporte ?

Devenir Ingénieur de l’Armement est aujourd’hui une très belle opportunité qui me permet d’imaginer une carrière hautement pluridisciplinaire, qui passera de la technique à la gestion de projet avec la possibilité de réaliser des missions à l’international.
C’est aussi beaucoup de fierté d’avoir la chance de travailler sur des projets à effets majeurs comme les futurs sous-marins nucléaires ou le porte-avion nouvelle-génération, mais aussi des projets de plus petites envergures, mais qui portent des degrés d’innovation très avancés.

Quel lien entre les connaissances apprises à l'ENS et le concours ?

Je suis certain que je vais réinvestir les connaissances que j’ai acquises au sein du département du Génie Civil et Environnement (DER GCE), notamment en mécanique des matériaux, mécanique des fluides ou méthodes numériques. La rigueur scientifique que j’ai développée me sera utile dans le cadre de réalisation d’essais ou d’interprétation des résultats. Les capacités de pédagogie que j’ai approfondies en passant l’agrégation me seront aussi indispensables dans des situations de gestion d’équipe ou de gestion de crises.
Cette intégration au corps des IA est pour moi une sorte de convergence de tout ce que j’ai réalisé avant, entre mon DUT pour la technique, l’ENS au sein du DER GCE pour le scientifique, la pédagogie et le personnel pour ma passion pour l’armement.

Je remercie donc toutes les personnes qui m’ont accompagnées pendant les dernières années, nos enseignants du DER GCE comme mes camarades. Remerciements particuliers à Cyrielle Barbot qui m’a grandement aidé à préparer le concours.